Au-delà des préjugés – La réalité sur les collaborations entre des femmes modèles et un photographe homme de plus de 50 ans

Tuesday, October 15, 2024

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Illustration Photo, @alice_shoot33 “The Woman with 1000 Faces”.

Chers lecteurs,

L’article que vous vous apprêtez à lire aborde un sujet qui me tient profondément à cœur. Bien que sa longueur puisse sembler intimidante, chaque mot est essentiel pour exprimer une réalité souvent mal comprise.

En tant que photographe amateur passionné, je me trouve au cœur d’un débat qui soulève des questions sur l’éthique et les intentions dans le monde de la photographie collaborative, particulièrement lorsqu’il s’agit de lingerie, boudoir ou nu artistique. Les rumeurs et les commentaires négatifs que j’observe de plus en plus sur les réseaux sociaux m’ont poussé à partager mon expérience et ma vérité.

Ce témoignage est à la fois un exutoire face aux préjugés qui me bouleversent et une tentative de protéger une créativité menacée par ces malentendus. Mon but est d’ouvrir un dialogue honnête sur la réalité de notre pratique artistique, en offrant une perspective authentique basée sur mon expérience personnelle mais également par un profond respect pour cet art.

J’espère que ce partage contribuera à dissiper les nuages de suspicion qui planent injustement sur les photographes de ma génération.

Merci de m’accorder votre attention pour ce voyage au-delà des préjugés, vers la vérité de la photographie collaborative.

Emmanuel ARNOUD, le 15-10-2024


La photographie m’a conduit, à 54 ans, sur un chemin fascinant mais bien souvent mal compris.

Basé à Bordeaux, en Mai 2024, sur les conseils d’une modèle devenue depuis une amie, je me suis immergé dans l’art du portrait collaboratif et plus globalement, sur les shootings photos en collaboration, une pratique qui soulève parfois des interrogations et qui semble alimenter des débats passionnés sur les réseaux sociaux.

En effet, de plus en plus régulièrement, une rumeur circule : la majorité des photographes hommes de plus de 50 ans effectuant des collaborations photo avec des modèles femmes seraient exclusivement motivés par des intentions douteuses.

Pour illustrer l’ampleur de ce phénomène, je vous invite à consulter les captures d’écran ci-dessous, qui témoignent de la nature et de la fréquence de ces commentaires.

Note: Ces captures d’écran sont difficilement lisibles sur mobile, n’hésitez pas à consulter cet article depuis votre ordinateur.

Mon expérience personnelle raconte cependant une toute autre histoire, bien loin de ces préjugés.

Un aspect marquant de mon parcours est que toutes mes séances impliquant de la lingerie ou du nu ont été initiées par les modèles elles-mêmes. Mon expérience personnelles contraste donc fortement avec l’idée reçue du photographe cherchant à imposer ce type de shooting.

Les motivations de ces modèles sont diverses et souvent profondément personnelles. Certaines, et j’en ai déjà parlé à plusieurs reprises dans mes articles, s’engagent dans une démarche de photothérapie, utilisant ces séances comme un moyen de réconciliation avec leur corps ou de guérison après des expériences difficiles. D’autres cherchent à célébrer une étape importante de leur vie, comme une transformation physique ou un cap personnel. J’ai aussi rencontré des modèles qui souhaitaient explorer leur féminité ou leur sensualité dans un cadre artistique et sécurisant. Parfois, c’est simplement le désir de créer quelque chose de beau et de significatif qui les motive.

Quelle que soit la raison, nos collaborations naissent d’une passion partagée pour l’art et d’un désir mutuel de créer des images célébrant la beauté sous toutes ses formes, toujours dans le respect des souhaits et du confort du modèle.

L’éthique est la pierre angulaire de ma démarche. Je considère chaque shooting collaboratif comme un projet commun, fruit d’une préparation minutieuse. Bien en amont de chaque séance, j’engage une discussion approfondie pour établir les attentes, les limites et le consentement. Cette planification détaillée élimine toute possibilité de surprise et assure que le modèle et moi sommes parfaitement alignés sur les objectifs du projet. Nous échangeons des idées, affinons les concepts, et examinons soigneusement chaque détail.

Cette approche, loin d’être exceptionnelle, est – il me semble – la norme chez les photographes sérieux. Le respect mutuel et la co-création guident chaque aspect de notre travail, depuis la conception initiale jusqu’à la réalisation finale.

Depuis le mois de mai 2024, j’ai eu le privilège de travailler avec des modèles d’âges et de morphologies variés, défiant l’idée reçue que les photographes ne recherchent qu’un type spécifique. Cette diversité enrichit non seulement mon art, mais contribue aussi à remettre en question les normes de beauté restrictives.

Je ne peux nier que les réseaux sociaux déforment parfois la perception de notre pratique. Les commentaires négatifs tendent à attirer plus d’attention, mais il est crucial de comprendre leur origine. Ces critiques reposent souvent sur des idées préconçues et des stéréotypes profondément ancrés. De plus, elles sont probablement influencées, voire fantasmées, par le contexte social actuel, notamment la période post-#MeToo.

Cette réaction est compréhensible, car ce mouvement définitivement légitime a mis en lumière des problématiques importantes de notre société. Cependant, il est essentiel de ne pas généraliser ces préoccupations à toutes les formes de collaboration artistique impliquant la photographie.

Ces commentaires ne reposent généralement sur aucun fondement statistique pour étayer leurs affirmations, se contentant de perpétuer des préjugés sans substance. C’est pourquoi je m’efforce de distinguer le bruit médiatique de la réalité du terrain, basée sur des expériences concrètes et positives, tout en reconnaissant l’importance du dialogue ouvert sur ces questions sensibles.

En tant qu’homme dans ce domaine, je suis pleinement conscient de mes responsabilités. Créer un environnement sûr et valorisant pour les modèles est primordial pour moi, une approche qui devrait être universelle, indépendamment du genre du photographe.

La gestion éthique des images produites est tout aussi cruciale à mes yeux. Chaque cliché que je partage a reçu l’approbation explicite du modèle, garantissant que leur vision et leur confort restent prioritaires. De plus, j’encadre systématiquement chaque collaboration par un contrat détaillé. Ce document légal précise les droits d’utilisation des photos, un aspect fondamental dans ce type de situation. Il couvre notamment :

  1. Le droit à l’image : spécifiant clairement comment et où les photos peuvent être utilisées.
  2. La durée d’utilisation : définissant la période pendant laquelle je peux utiliser les images.
  3. Les restrictions d’usage : par exemple, l’interdiction d’utiliser les photos à des fins commerciales sans accord supplémentaire.
  4. Le droit de retrait : permettant au modèle de demander le retrait de certaines images dans des conditions spécifiées.
  5. La propriété intellectuelle : clarifiant qui détient les droits d’auteur sur les images.
  6. Les modifications autorisées : définissant les limites de retouche ou d’édition acceptables.

Cette approche contractuelle garantit une transparence totale et protège les intérêts de toutes les parties impliquées. Elle renforce la nature respectueuse et éthique de notre collaboration, assurant que chaque aspect de l’utilisation des images est clairement défini et mutuellement accepté.

En réalité, la photographie collaborative que je pratique est bien loin de ces stéréotypes négatifs souvent véhiculés. C’est un espace où passion artistique, respect mutuel et créativité convergent pour donner naissance à des œuvres authentiques et significatives. Mon expérience, où chaque projet de lingerie ou de nu émane des modèles elles-mêmes, illustre la nature véritablement consensuelle de cet art.

J’invite ceux qui s’interrogent à engager un dialogue ouvert avec les acteurs de la photographie collaborative. Leurs témoignages offriront un aperçu fidèle de cette forme d’expression souvent incomprise.

Chaque jour, je continue d’explorer cet art avec enthousiasme et intégrité. Chaque collaboration m’apparaît comme une nouvelle opportunité d’apprendre, de créer et de célébrer la beauté dans toute sa diversité, toujours guidé par les souhaits et le bien-être de mes modèles.

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Beyond Stereotypes – The Reality of Collaborations Between Female Models and a Male Photographer Over 50

Lire la version Française ICI

Dear readers,

The article you are about to read addresses a subject that is close to my heart. Although its length may seem daunting, every word is essential to express a reality that is often misunderstood.

As a passionate photographer, I find myself at the heart of a debate that raises questions about ethics and intentions in the world of collaborative photography, particularly when it comes to artistic nudity. The rumors and negative comments I increasingly observe on social media have prompted me to share my experience and my truth.

This testimony is both an outlet for the prejudices that deeply affect me and an attempt to protect creativity threatened by these misunderstandings. My goal is to open an honest dialogue about the reality of our artistic practice, offering an authentic perspective based on my experience and a deep respect for this art.

I hope this sharing will help dispel the clouds of suspicion that unfairly hover over photographers of my generation.

Thank you for your attention as we journey beyond prejudices, towards the truth of collaborative photography.

At 54, photography has led me down a fascinating but often misunderstood path.

Based in Bordeaux, in May 2024, on the advice of a model who has since become a friend, I immersed myself in the art of collaborative portraiture and more broadly, in collaborative photo shoots, a practice that sometimes raises questions and seems to fuel passionate debates on social media.

Indeed, a rumor is circulating more and more frequently: the majority of male photographers over 50 who offer photo collaborations to female models are supposedly motivated exclusively by dubious intentions.

However, my personal experience tells a very different story, far from these prejudices.

A striking aspect of my journey is that all my sessions involving lingerie or nudity have been initiated by the models themselves. My personal experience therefore strongly contrasts with the preconceived idea of the photographer seeking to impose this type of shooting.

The motivations of these models are diverse and often deeply personal. Some, and I have already talked about this several times in my articles, engage in a phototherapy approach, using these sessions as a means of reconciliation with their body or healing after difficult experiences. Others seek to celebrate an important stage in their life, such as a physical transformation or a personal milestone. I have also met models who wanted to explore their femininity or sensuality in an artistic and safe setting. Sometimes, it’s simply the desire to create something beautiful and meaningful that motivates them.

Whatever the reason, our collaborations are born from a shared passion for art and a mutual desire to create images celebrating beauty in all its forms, always respecting the wishes and comfort of the model.

Ethics is the cornerstone of my approach. I consider each collaborative shoot as a joint project, the result of meticulous preparation. Well in advance of each session, I engage in an in-depth discussion to establish expectations, boundaries, and consent. This detailed planning eliminates any possibility of surprise and ensures that the model and I are perfectly aligned on the project’s objectives. We exchange ideas, refine concepts, and carefully examine every detail.

This approach, far from being exceptional, is – I believe – the norm among serious photographers. Mutual respect and co-creation guide every aspect of our work, from initial conception to final realization.

Since May 2024, I have had the privilege of working with models of various ages and morphologies, challenging the preconceived idea that photographers only seek a specific type. This diversity not only enriches my art but also helps to challenge restrictive beauty standards.

I cannot deny that social networks sometimes distort the perception of our practice. Negative comments tend to attract more attention, but it is crucial to understand their origin. These criticisms are often based on preconceived ideas and deeply rooted stereotypes. Moreover, they are probably influenced, even fantasized, by the current social context, notably the post-#MeToo period.

This reaction is understandable, as this definitely legitimate movement has highlighted important issues in our society. However, it is essential not to generalize these concerns to all forms of artistic collaboration involving photography.

These comments are generally not based on any statistical foundation and often provide no tangible evidence to support their claims, merely perpetuating unsubstantiated prejudices. This is why I strive to distinguish media noise from the reality on the ground, based on concrete and positive experiences, while recognizing the importance of open dialogue on these sensitive issues.

As a man in this field, I am fully aware of my responsibilities. Creating a safe and empowering environment for models is paramount to me, an approach that should be universal, regardless of the photographer’s gender.

The ethical management of the images produced is just as crucial in my eyes. Every picture I share has received the explicit approval of the model, ensuring that their vision and comfort remain a priority. Additionally, I systematically frame each collaboration with a detailed contract. This legal document specifies the rights of use for the photos, a fundamental aspect in this type of situation. It covers notably:

  1. Image rights: clearly specifying how and where the photos can be used.
  2. Duration of use: defining the period during which I can use the images.
  3. Usage restrictions: for example, prohibiting the use of photos for commercial purposes without additional agreement.
  4. Right of withdrawal: allowing the model to request the removal of certain images under specified conditions.
  5. Intellectual property: clarifying who holds the copyright on the images.
  6. Authorized modifications: defining the acceptable limits of retouching or editing.

This contractual approach ensures total transparency and protects the interests of all parties involved. It reinforces the respectful and ethical nature of our collaboration, ensuring that every aspect of image use is clearly defined and mutually accepted.

In reality, the collaborative photography I practice is far from these negative stereotypes often conveyed. It’s a space where artistic passion, mutual respect, and creativity converge to give birth to authentic and meaningful works. My experience, where each lingerie or nude project emanates from the models themselves, illustrates the truly consensual nature of this art.

I invite those who question to engage in an open dialogue with the actors of collaborative photography. Their testimonies will offer a faithful glimpse of this often misunderstood form of expression.

Every day, I continue to explore this art with enthusiasm and integrity. Each collaboration appears to me as a new opportunity to learn, create, and celebrate beauty in all its diversity, always guided by the wishes and well-being of my models.